En bordure orientale du Massif Central, le massif Mézenc-Gerbier est traversé par la frontière administrative entre la région Rhône-Alpes et la région Auvergne, entre les départements de l’Ardèche et de la Haute-Loire. Il est aussi parcouru par la ligne de partage des eaux entre la Méditerranée et l’Océan Atlantique.
À 1754 mètres d’altitude, le Mont Mézenc est à la charnière de deux ensembles distincts :
Le Massif du Mézenc offre à ceux qui s’y attardent des paysages grandioses. De Saint Clément ou de Borée on embrasse à 360° un paysage où les « sucs » (dômes volcaniques) devancent plusieurs rangs de « serres » cévenoles, face à toute la chaîne des Alpes. De Moudeyres ou du Béage le regard porte sur un plateau infini surmonté des sommets les plus élevés du massif, quand, sur l’arrière, apparaissent le Sancy ou le Plomb du Cantal, et le Mont Lozère.
Si l’influence océanique y reste modeste, l’influence continentale y est beaucoup plus présente. En effet, l’hiver est long, la saison végétative particulièrement courte, le printemps furtif, l’été sec malgré des orages, l’automne indien. L’influence méditerranéenne est, elle, déterminante pour le Fin Gras : c’est elle qui permet la fenaison à haute altitude et le séchage sur pré. Le Mézenc est riche d’une flore et d’une faune particulièrement diversifiées. Il abrite de nombreuses espèces rares, et des mesures de protection et de valorisation des milieux les protègent : zone Natura 2000, ZNIEFF, réserve biologique domaniale, sites classés…
Le Massif du Mézenc se caractérise par son terroir situé à plus de 1100 mètres d’altitude. Cas exceptionnel en France, les hommes se sont installés à l’année sur ces hautes terres et vivent avec les contraintes liés à cette caractéristique. Leurs métiers, depuis longtemps, se sont aussi adaptés aux singularités locales.
Par leur architecture ou leur implantation, les fermes aux toits de lauze, genêt ou chaume d’autrefois témoignent encore de la nécessaire ingéniosité de ses habitants pour vivre à une telle altitude. D’immenses granges sont nécessaires pour stocker les grandes quantités de foin qui permettront de passer l’hiver, souvent long et rigoureux. Ce n’est pas tant la quantité de neige qui va être un facteur limitant en hiver, mais plutôt « la burle », ce vent qui souffle très fort, sans discontinuer et qui va créer des congères de taille impressionnante. Les routes deviennent alors rapidement impraticables, malgré le balai des chasse-neige. Le travail de l’éleveur ne s’arrête pas pour autant, il doit aller nourrir ses bêtes, être là en cas de vêlage…
C’est la France centrale avec tous ses Vésuves éteints et revêtus d’une splendide végétation. Il n’est pas un point du sol qui n’ait été soulevé, tordu ou crevassé par les convulsions géologiques…je n’imaginais pas qu’il y ait au cœur de la France des contrées si étranges et imposantes.
George Sand